Pensées noires
Je rumine, je rumine toute la journée, le temps se tord et n'avance plus. En ce moment c'est comme si l'horloge oubliait de tourner faisant de mes journées une interminable course a bout de souffle. Je rumine ses mots, je rumine ses espoirs, je rumine ses promesses, je rumine sa traitrise... et même si je dis que tout va bien, et même si vraiment je vais bien, au fond de moi j'ai une boule de colère qui se refuse de sortir pour le moment. Je lui aurais confié ma vie. Il m'a donné une gifle comme jamais je n'avais reçu. Pourtant j'en ai eu des déceptions, des désespoirs, des remords, des regrets, des chagrins, des colères, mais... et le voilà ailleurs. Quelqu'un pense à lui, le voit, partage surement son lit. Et moi... et moi j'ai l'impression d'avoir pris trente ans ces derniers jours, à courir après la jeunesse pour camoufler les rides. J'ai l'impression d'être au bord de l'épuisement alors que la journée je bosse avec le sourire. Je deviens bipolaire, pas au sens malade du terme, ou peut-être le suis-je on ne sait pas, mais j'ai l'impression d'être 2 moi. Celle qui se bat contre la douleur et qui est optimiste, qui veut réussir à faire sa vie et celle qui au moindre moment de faiblesse pourrait faire le pathétique de lui demander "laisse la, reviens, je ne peux pas vivre sans toi". Je ris aux blagues des collègues, je pleure quand je vois le vide chez moi. Je cours après les rencontres quelles qu'elles soient. Et je ne veux rencontrer personne d'autres que lui. L'appeler par son surnom avec le sourire me manque. Qu'il me réponde sur le même ton me manque. Mais ça ne reviendra plus jamais. Il ne reviendra plus jamais. Et si dans les plus grands moments de folie il voulait revenir, il n'aurait que du vide et un coeur écrasé. Je sais que ça ne se fait pas, que c'est mauvais, d'être envieuse, jalouse et aigrie. Ca fait vieille, ça fait folle, ça fait malheureuse. Mais même si je les aime de tout mon coeur, leur bonheur me transperce. Je ne veux pas être jalouse, envieuse, je ne veux pas parce que je les aime et qu'il n'y'a personne de meilleures qu'elles au monde. Mais le bonheur face à mon échec me transperce parfois comme un glaive...Et parfois non, parce que parfois j'ai envie de partager avec elles leur joie, j'ai envie de connaître ce qui les rends si heureuses, ça me rend heureuse aussi de les savoir dorlotées, chouchoutées, rassurées, amoureuses. C'est pour ça que je suis bipolaire, il y a DEUX moi.
Ne m'en voulez pas quand vous rencontrez la mauvaise MOI.